Publié le 28 décembre 2021
Dans sa dernière édition du Panorama des pensions, l’organisation internationale appelle la France à relancer son programme de réformes engagé en 2017 dont notamment la retraite à 64 ans à partir de 2025.
Après la Cour des Comptes en octobre dernier, c’est au tour de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) d’enfoncer le clou concernant la réforme des retraites en France. Avec une même recommandation : le relèvement progressif de l'âge effectif de départ à 64 ans à partir de 2025. Selon l ’institution, l’âge légal de départ à la retraite en France est en effet trop bas : sans surprise, la société aura de plus en plus de difficultés à financer les pensions à mesure que la population vieillira.
L’édition du Panorama des pensions porte sur les conséquences du COVID-19 sur les retraites et passe en revue les mesures touchant les retraites que les pays de l’OCDE ont adoptées entre septembre 2019 et septembre 2021. Comme les éditions précédentes, elle comprend une batterie complète d’indicateurs en matière de retraites dans les pays de l’OCDE et du G20. Elle livre également une analyse approfondie des mécanismes d’ajustement automatique des régimes de retraite.
La France à la traîne
Concernant la situation générale face à la crise du Covid, les prestations des retraités actuels ont été protégées et de nombreux pays ont introduit des mesures temporaires et ciblées de soutien des revenus. L’impact de la crise Covid sur les pensions futures a ainsi été limité et en raison de la surmortalité et le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans a diminué d’environ 0.8% dans l’OCDE, donnant lieu à une légère baisse des dépenses de retraite.Les deux dernières années ont été marquées par la pandémie de COVID-19 et les ravages qu’elle a causés, en particulier parmi la population âgée. Les revenus des retraités actuels ont néanmoins été bien protégés. Grâce à des mesures exceptionnelles pour soutenir les revenus et amortir les effets sur les marchés du travail, les pensions futures ne devraient pas être très touchées dans la plus grande partie de la zone OCDE.
Maissi l’institution souligne l’impact limité de la pandémie sur les pensions en France comme dans la plupart des pays de l’OCDE, elle pointe le doigt sur l’abandon de la réforme systémique des retraites en France et le peu de perspectives claires d’évolution du système.
« En France, l’opacité financière liée à la fragmentation rend impossible la mise en œuvre de règles d’équilibrage automatique du financement du système (…). En 2050 les personnes âgées de 65 ans devraient vivre 8 ans de plus qu’au début des années 1980 lorsque l’âge de la retraite fut baissé à 60 ans. Ainsi, un âge minimum qui serait maintenu à 62 ans (60 ans pour le dispositif carrières longues) paraît très bas, même lorsque l’on ignore l’effet du vieillissement des générations du baby-boom », indique l'OCDE dans son Panorama.
L'OCDE encourage en effet les pays à passer à des « systèmes de retraite des mécanismes d'ajustement automatique (AAM) qui modifient les paramètres des systèmes de retraite, tels que l'âge de la retraite, les prestations ou les taux de cotisation, lorsque les indicateurs démographiques, économiques ou financiers changent. Ces mécanismes d'ajustement automatique sont essentiels pour aider à faire face à l'impact du vieillissement. »
Réformes dans de nombreux pays liées à la rémunération
De nombreux pays ont fortement réformé les prestations de retraite liées à la rémunération passée : le Mexique a sensiblement augmenté les cotisations et renforcé ainsi les pensions futures ; l’Estonie a rendu les cotisations aux régimes privés volontaires et autorisé le retrait de l’épargne-retraite ; la Grèce pour sa part remplacera le régime de retraite complémentaire par répartition par un régime par capitalisation à cotisations définies. Des mesures de renforcement des pensions liées à la rémunération ont également été appliquées en Hongrie, en Pologne et en Slovénie.
En revanche, peu de mesures ont été prises relativement à l’âge de la retraite. La Suède a relevé l’âge minimum de la retraite pour les pensions publiques contributives et prévoit de l’indexer sur l’espérance de vie à l’avenir ; les Pays-Bas ont reporté le relèvement prévu tout en ralentissant l’indexation future sur l’espérance de vie ; et l’Irlande a fait marche arrière sur le relèvement prévu de 66 à 68 ans. Le Danemark, l’Irlande, l’Italie et la Lituanie ont opté pour l’extension des options de retraite anticipée. Au nombre des pays du G20 non-membres de l’OCDE, le Brésil a introduit un âge minimum de départ en retraite et ajusté le calcul des prestations.
« De précédentes éditions du Panorama des pensions et des Perspectives de l’OCDE sur les pensions l’ont régulièrement souligné, les bases des régimes de retraite ne pourront être consolidées pour l’avenir sans prendre des décisions difficiles : augmenter les cotisations, relever l’âge de la retraite ou diminuer les pensions. Des décisions d’autant plus difficiles que les réformes des retraites sont parmi les plus controversées, les moins appréciées et potentiellement les plus périlleuses », insiste Stefano Scarpetta Directeur, Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE. La messe est dite !
Plus d’infos sur : https://www.oecd.org/fr/publications/les-pensions-dans-les-pays-de-l-ocde-19991371.htm
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